Vous les avez sûrement déjà aperçues sur les trottoirs ou dans les parcs : les bonbonnes de protoxyde d’azote (souvent appelé “gaz hilarant” ou “proto”) sont devenues des déchets courants.
Une fois vides, le premier réflexe est souvent de vouloir “bien faire” en les jetant à la poubelle, parfois même dans le bac jaune (tri sélectif) car elles sont en métal. Pourtant, c’est une erreur grave qui met en danger la vie des agents de propreté.
Voici pourquoi ces bonbonnes ne doivent jamais finir dans une poubelle classique, et comment s’en débarrasser correctement. Le SIAVED rappelle la liste des déchetteries acceptant les bonbonnes de protoxyde d’azote.
1. Le risque d’explosion : une véritable grenade
Même lorsqu’une bonbonne vous semble vide, elle contient souvent un résidu de gaz sous pression.
Le problème survient dès le ramassage. Les camions-bennes sont équipés de systèmes de compactage puissants pour écraser les ordures et gagner de la place.
- Dans le camion : Lorsqu’une bonbonne est écrasée par la presse du camion, la pression monte instantanément. Si elle contient encore du gaz, elle peut exploser avec une violence inouïe, transformant le métal en éclats tranchants.
- Dans l’incinérateur : Si la bonbonne passe l’étape du camion, elle finit dans un four à très haute température (plus de 800°C). Sous l’effet de la chaleur, le gaz se dilate et la bonbonne explose, endommageant gravement les installations.
2. Protégeons nos éboueurs et agents de tri
Au-delà des dégâts matériels, c’est avant tout la sécurité humaine qui est en jeu. Jeter une bonbonne dans la poubelle grise (ordures ménagères) ou jaune (recyclage), c’est exposer les agents de collecte et de tri à des risques majeurs :
- Traumatismes sonores : Le bruit d’une explosion dans un centre de tri clos est assourdissant.
- Blessures graves : Des morceaux de métal projetés à grande vitesse peuvent blesser les éboueurs ou les trieurs sur les chaînes manuelles.
- Brûlures et intoxications : L’explosion peut déclencher des départs de feu ou libérer des fumées nocives.
Le chiffre clé : Plusieurs centres de tri en France ont déjà dû arrêter leurs chaînes de travail en urgence à cause d’explosions dues à ces bonbonnes, coûtant des milliers d’euros en réparations à la collectivité (et donc au contribuable).
3. Le bon geste : direction la déchetterie !
Ces bonbonnes sont constituées d’acier ou d’aluminium, des matériaux recyclables à 100%, mais uniquement s’ils sont traités dans la bonne filière.
Pour vous en débarrasser en toute sécurité, une seule solution : La déchetterie.
Voici la marche à suivre :
- Ne la jetez pas dans votre poubelle (ni jaune, ni verte/grise).
- Ne l’abandonnez pas sur la voie publique (c’est une pollution et un danger pour les passants).
- Apportez-la en déchetterie. Adressez-vous à l’agent d’accueil. Selon les communes, elles seront placées dans le bac des “Ferrailles” ou dans celui des “Déchets Diffus Spécifiques” (DDS / Produits dangereux).
En résumé
Le protoxyde d’azote n’est pas un déchet anodin. Pour la sécurité des agents qui ramassent vos poubelles chaque matin et pour préserver les outils de traitement des déchets, le dépôt en déchetterie est impératif.
Soyons responsables : trions, mais trions sans danger !
